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Il était une fois un puissant roi aztèque (au Mexique aujourd'hui), qui
s'appelait Quetzacoaltl. Il était en même temps dieu de l'air, de la lumière et
de la vie. Il était grand jardinier du Paradis des premiers hommes. Dans ce
jardin poussait le Cacaoyer...
Au XVIe siècle, les aztèques vivent en Amérique centrale. Ils racontent que
Quetzacoaltl a un jour quitté le pays à bord d'un grand bateau qui a cinglé vers
l'est. Depuis ils attendent son retour.
Et voilà qu'un jour, en 1519, ils voient sur la mer arriver un grand bateau qui
vient de l'est. Des hommes en descendent conduits par un chef. Ce chef a la peau
blanche, il est barbu, les aztèques n'ont jamais vu ça et le prennent pour un
dieu, cet homme en fait s'appellent Cortès, il est espagnol.
Il vient conquérir le nouveau monde, aussi est-il très surpris de l'accueil
somptueux qu'on lui fait. A la fin du banquet on lui apporte une coupe d'or
contenant un breuvage divin. Cortès goûte et a du mal à réprimer une grimace,
c'est si étrange, si amer, mais pour être poli il boit tout.
Le chocolat à la mode aztèque est une espèce de bouillie épaisse faite de fèves
de cacao avec du piment, du gingembre, du miel, le tout bouilli et battu avec un
fouet pour faire mousser, puis versé sur du maïs cuit.
Les espagnols s'habituent peu à peu à cette boisson au goût sauvage mais
remplacent le piment par de la vanille, et ajoutent de l'ambre gris, du musc et
du sucre.
En 1527, Cortès retourne en Espagne et rapporte des produits inconnus en Europe
: Tomate, haricot blanc, pomme de terre, maïs, piment, tabac et sa boisson
favorite, le chocolat.
Très vite le roi d'Espagne et sa soeur raffolent de la nouvelle boisson.
On le boit épais, presque sirupeux, mousseux.
Pour rester les seuls à se régaler les nobles décident de mettre d'énorme taxes
sur le cacao pour qu'il reste hors de prix pour le peuple.
Le 25 octobre 1615, Louis XIII épouse Anne d'Autriche, infante d'Espagne : elle
est terriblement gourmande, et épouse le roi français à la condition d'emporter
avec elle son chocolat.
C'est ainsi que le chocolat fait son entrée en France.
La cour de France s'éprend à son tour de cette boisson : Il y a les
"chocolatphiles" (ceux qui aiment) et les "chocolatphobes" (ceux qui détestent).
Les premiers disent qu'il soigne les maladies, les autres le redoutent.
Madame de Sévigné accuse même un jour le chocolat d'avoir rendu tout noir le
nouveau né de l'une de ses amies, qui en avait beaucoup mangé lorsqu'elle était
enceinte.
En 1660, Marie Thérèse, la femme de Louis XIV, est deuxième reine à être folle
de chocolat. A la cour on dit "le roi et le chocolat sont ces deux seules
passions".
Et à Versailles, le chocolat devient la grande mode : on en sert tous les
lundis, mercredis et jeudis dans les salons du roi !
Louis XIV permet au sieur David Chaillou d'ouvrir sa première boutique à Paris,
ou il pourra vendre une composition nommée "chocolat".
Sous le règne de Louis XV commence la fabrication de la confiserie au chocolat
: pastilles, dragées. C'est tout nouveau, jusqu'ici on ne faisait que boire le
chocolat.
Les dames sortent maintenant de mignonnes boites et offrent des chocolats.
En 1780, la reine Marie Antoinette a maintenant son chocolatier privé qui lui
invente des nouvelles recettes : chocolat au bulbe d'orchidée pour fortifier, à
la fleur d'oranger pour les nerfs, au lait d'amandes douces pour digérer.
Pendant ce temps le chocolat se répand en Europe : Italie, Allemagne, Autriche,
Angleterre.
Les anglais y ajoutent du lait et parfois même un oeuf et du vin de madère.
Ensuite les événements se précipitent. Dès le début du XIXe, l'industrie
industrielle chocolatière s'organise. Tous les grands noms du chocolat créent
leur usine...
Van Houten à Amsterdam, en 1815, Cailler en Suisse, Suchard et Menier en France
en 1824.
Un autre grand tournant dans l'histoire du chocolat est pris en 1875 : Daniel
Peter et Nestlé ont l'idée de mettre du lait dans le chocolat.
Et Charles Kolher y met des noisettes !
Cette fois le chocolat n'arrêtera plus son irrésistible ascension. |